Coton
Un projet de label "made in Africa" pour aider le coton africain
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
NEW YORK, 25 juin 2004 - Un projet développé sous l'égide du programme Global Compact des Nations Unies vise à créer d'ici 2006 un label "made in Africa", qui devrait permettre au coton africain d'être largement distribué en Europe et aux Etats-Unis moyennant une réforme de son mode de culture.
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"Dans un certain nombre de pays africains, le coton est l'un des rares biens exportables, sinon le seul. Ces pays exportent d'ailleurs l'intégralité de leur production", explique Joachim Schlange du groupe allemand de vente par correspondance Otto, partenaire du projet. "Mais s'ils ne changent pas leur mode de culture, ils ne pourront bientôt plus produire de coton du tout, parce que les réserves en eau et en terres cultivables ne cessent de diminuer".
La culture du coton a tendance à épuiser les sols du fait d'une utilisation intensive de pesticides. Près de 20% des pesticides employés dans l'agriculture mondiale seraient utilisés par les producteurs de coton. Les principaux pays concernés sont le Mali, où l'exportation du coton génère 50% des recettes en devises, le Burkina Faso (60%) ou le Bénin (75%). Si le coton africain ne représente qu'environ 5% de la production mondiale, il constitue 16% des exportations de la planète. "Nous n'avons pas encore présenté formellement le projet aux pays concernés. Nous voulons d'abord nous assurer de la demande pour cette production. Donner l'espoir à ces pays sans être certains que le projet peut effectivement être réalisé serait désastreux", indique M. Schlange.
L'initiative bénéfice d'ores et déjà du soutien d'Otto, ainsi que du géant allemand de la distribution KarstadtQuelle et du groupe français de vente par correspondance 3 Suisses. "Nous sommes actuellement en contact avec plusieurs distributeurs américains pour étendre les débouchés à l'Amérique", précise M. Schlange. Le projet doit, entre autre, permettre par ce biais de préserver la production africaine de coton contre les effets des subventions versées par la plupart des pays industrialisés à leurs producteurs.
Le groupe de travail s'est fixé comme échéance 2006 pour entamer une action sur le terrain mais souhaite rester prudent en matière de calendrier. Outre l'amélioration de la qualité de la production ainsi que la protection de l'environnement, le projet souhaite insister sur la valeur ajoutée. "L'idée n'est pas seulement d'améliorer la production, mais aussi de permettre à ces pays de proposer à l'exportation des produits finis ou semi-finis, ce qu'ils ne font pas aujourd'hui", conclue M. Schlange.